Ceci est une retranscription écrite de mes coups de cœur de l’émission BLive du 14 décembre diffusée toutes les deux semaines le samedi sur BlueWave (à 51 minutes).
Beaucoup de choses ont déjà été écrite sur ce jeu extrêmement populaire, mais cela ne va pas m’empêcher toutefois d’en remettre une couche.
Parce que si je vous dis « jeu vidéo avec des lycéens qui essaient de découvrir ce qui se cachent derrière des meurtres commis en rase campagne pendant des épisodes de purées de poids » et que vous aimez un minimum les JRPG, vous penserez forcément à la simulation de vie quotidienne d’un étudiant japonais teinté de donjons à explorer : Persona. Ici dans son quatrième opus en version Golden.
Je précise tout de suite, il n’y a aucun spoilers majeurs ici qui gâcherai votre plaisir de jeu. Vous pouvez continuer de lire sans crainte ^^
Matin : Les origines
Pour les deux du fond qui ne connaissent pas la franchise Persona, elle prend racine avec une autre série de jeux plus ancienne nommée Megami Tensei (littéralement la réincarnation de la déesse).
Débuté sur Famicom (la NES japonaise) en 1987 et basé sur le roman du même nom, c’est donc un jeu qui consiste à explorer des donjons fourmillant de monstres que vous allez défier en tour par tour. Monstres que vous pourrez recruter pour vous aider dans vos combats ce qui en fait une sorte de Pokémon avant l’heure.
Atlus, le studio de développement, ne voulant pas s’arrêter sur simplement une adaptation, continuèrent d’explorer l’univers en réalisant pleins d’autres jeux nommés Shin Megami Tensei (la véritable réincarnation de la déesse), tout en conservant globalement les mêmes mécaniques de jeu.
Les deux premiers Megami Tensei ne sont jamais sortis du Japon mais des roms traduites en anglais sont disponibles sur RetroGameTalk et les romans chez MeNaSe Publications. Le reste des suites et autres spin-off sont sortis en Amérique et parfois en Europe, d’abord sur Super Nintendo puis sur Gameboy, DS et les PlayStation de Sony. Il y a même eu un MMORPG sur PC : Shin Megami Tensei – Imagine !
Pourquoi je remonte aussi loin ? Déjà parce que j’adore remonter à l’origine d’une œuvre et aussi parce que ces fondations continuent d’être présente au cœur des Persona modernes, Persona 4 étant tout simplement le quatrième opus des Shin Megami Tensei.
Midi : Un agenda serré
Revenons donc à Persona 4 Golden. Nous incarnons un jeune homme dans sa deuxième année de lycée qui déménage pour un an à Inaba, une petite bourgade tranquille excentrée ou l’on va rencontrer un peu toujours les mêmes personnes. Tranquille, jusqu’au moment où des disparitions étranges surviennent, bizarrement annoncé à la télévision à minuit précise. Plus tard, elle deviendra même un lieu de passage pour aller dans des mondes éthérés qui semblent reflétés les émotions cachées de certains personnages …
Comme dit en introduction, le jeu se compose de deux parties, dont la première et celle qui mérite le plus qu’on s’y attarde à mon sens : la simulation de vie. Sous forme d’un roman vidéo-ludique (visual novel entrecoupé de quelques cinématiques animé par A1-Pictures), vous aurez la lourde tâche de bien vous organiser pour sociabiliser avec le maximum de personnages et découvrir les mystères que cachent Inaba. En bonus, plus vous tisserez de liens forts, plus vous vous faciliterez la vie dans l’autre partie du jeu.
La journée sera globalement toujours découpée de la même manière en fonction de la météo et de la période de l’année où vous vous situerez. Vous enchaînerez donc journées classiques et de vacances scolaires où vous aurez l’après-midi pour faire ce que vous voulez, journées d’examens qui vont vous faire perdre une semaine en quelques minutes et journées de pluie et de brume qui vous inciteront à accélérer le rythme, car un chapitre va bientôt se conclure.
On pourrait penser qu’un an c’est long … Mais pas tant que ça. Beaucoup d’évènements vont ponctuer l’aventure et à moins de suivre un guide précis (qui gâche tout l’intérêt d’une première run), vous ne pourrez pas être BFF avec tout le monde, il va falloir faire des choix. De plus, simplement parler aux différents personnages ne suffiront pas à monter leur Social Link (jauge utilisée par le jeu pour nous indiquer à quel point on est proche de celui-ci), il y aura des facteurs externes à prendre en compte.
Beaucoup de personnages ne seront présent qu’à certains jours de la semaine ou demanderont de passer du temps sur des tâches annexes qui feront passer le temps. Toutefois, si je peux vous conseiller un ordre de priorité, cela serait le suivant :
- Les personnages qui vous accompagne en donjon
- Marie
- Rise qui sert de soutien en donjon
- Marie
- Marie
Alors oui, il est possible que Marie soit mon personnage préféré. Mais au-delà de ça, il est nécessaire d’avoir son Social Link au maximum pour débloquer la meilleure fin. Et vous voulez avoir la meilleure fin, notamment pour son donjon final. On en reparle plus tard.
Après l’école : Les escaliers, ma kryptonite
Les donjons et sa composante RPG, parlons-en. C’est un peu l’aspect le moins réussi du jeu je trouve, probablement à cause de la composante RPG justement.
Précisons quelque chose déjà, l’exploration se fait avec une vue à la troisième personne et même s’il y a un « brouillard de guerre » (comme on aime les appeler dans le monde du jeu vidéo) qui empêche de voir très loin, le placement de la caméra, les grands couloirs et le fait d’avoir une mini-map qui se complète au fur et à mesure rends la chose très peu frustrante (quand on n’est pas forcé de revenir en arrière, ce qui est le cas d’un seul donjon heureusement).
Ce qui rend l’exploration ennuyeuse sont les trop nombreuses rencontres avec les monstres et les combats au tour à tour qui sont trop faciles et trop répétitifs, à l’exception des boss de fin de niveau. Après, j’étais en mode normal et surtout, j’ai monté très vite beaucoup de Social Link ce qui octroi des bonus assez craqués.
De plus, à la fin de chaque combat, vous avez une chance de débloquer un mini jeu avec des cartes à sélectionner. Si vous réussissez à obtenir toutes les cartes du lot, vous aurez forcément la même loterie (mais avec des cartes différentes) à la fin du prochain combat. Autant vous dire que si vous maintenez cette loterie tout au long du donjon, vous roulez sur tout le monde.
Dernier aspect, ce sont par ces cartes que vous obtiendrez des Personae (en plus de celui que l’on donne à chacun des personnages au départ). Elles seront principalement votre source de « magie » si l’on compare leur mécanique par rapport à un JRPG plus traditionnel. Vous pourrez ensuite les fusionner pour en obtenir de plus puissantes, etc … Il y a même un Compendium, un genre de Pokédex si vous voulez tous les capturer 😉
Soir : Quand le sommeil est d’or
Originellement, Persona 4 est sorti en 2008 sur PS2 au Japon et un an plus tard chez nous. Mais cette première itération semblait incomplète, se fini un peu en eau de boudin et manque d’équilibrage.
C’est avec sa version Golden sorti en 2012, dont je parle depuis le début, que le jeu prend vraiment tout son sens. En plus de rajouter tout un pan de jeu après la Saint Valentin, elle amène deux nouvelles fins :
- Un très gros bad ending si on sait/trouve qui est le coupable dès le début et qu’on fait tout pour se rapprocher de lui. Cette fin est normalement assez inaccessible lors de votre première run, ne vous embêtez pas à essayer de l’avoir tout de suite.
- La vraie good ending qui pour moi est juste la vraie fin tout court du jeu, mais qui demande un pré-requis assez spécial pour l’avoir : vous devez avoir monté le Social Link de Marie à fond.
J’insiste vraiment pour que vous suiviez cette route, car elle vous débloque le dernier donjon du jeu qui est le donjon le plus intéressant. Rappelez-vous, précédemment, j’ai avoué que les donjons n’étaient pas le point fort du jeu … Ce dernier donjon est l’exception qui confirme la règle.
Sans divulgâcher outre-mesure, ce donjon va appliquer un certain nombre de restrictions et une mécanique qui va vous nerfer d’une manière où il va falloir être plus stratégique qu’avant. On ne va pas tergiverser, ce donjon est le pinacle du jeu, il est maîtrisé de bout en bout, autant dans l’écriture de l’histoire de Marie, que de son exploration, que de ces combats, que de son design visuel et sonore.
Avant de conclure, j’aimerais revenir sur l’OST du jeu composé par le compositeur habituel des Megami Tensei : Shoji Meguro. Il signe ici une très bonne OST, très efficace, même si c’est dans le prochain opus qu’il fera son magnus opus à mes yeux avec Persona 5.
Il y a peu de musiques. On les entends en boucle pendant la cinquantaine d’heures que dure le jeu. Certaines boucles sont d’ailleurs même assez courtes. Pourtant, à aucun moment cela m’a gêné. Les thèmes sont marquants, ça « sonne » Persona, le style de Meguro et la voie de Shihoko Hirata étant irrémédiablement attaché à la franchise.
Le lendemain : Un nouveau monde
Persona 4 est, je pense, le meilleur opus pour entrer dans l’univers Megami Tensei. Il est moins long que sa suite (150 heures en moyenne pour Persona 5 Royale), mieux écrit que le précédent, disponible sur un peu tous les supports de la planète et régulièrement en solde sur Steam ou Humble Bundle.
D’ailleurs je ne l’ai pas dit avant, mais il n’est pas nécessaire d’avoir fait les précédents pour profiter des suivants, chaque épisodes sont indépendants les un des autres. Bref, foncez ! 🙂
Avant de vous quitter, j’ai envie de vous parler rapidement des autres séries de jeux notables d’Atlus.
Etrian Odyssey
Si vous aimez la partie dungeon crawler RPG à la première personne comme les premiers Megami Tensei et que la partie simulation de vie vous soûle, cette série est pour vous. Etrian Odyssey est très rétro dans son approche et son design. Je ne vais pas beaucoup plus vous en parler parce que ce n’est pas le type de jeu que j’apprécie. ^^ »
Catherine : Full Body
On est sur un titre très singulier qui m’intéresse beaucoup. On incarne un trentenaire tiraillé entre Katherine sa copine et Catherine sa maîtresse. Le jour, il va devoir se dépatouiller de sa situation et choisir entre fidélité et libido et la nuit, il va se battre dans un puzzle game bien dur qui consiste à gravir des cubes chelou dans un monde imaginaire. Un jeu mature et bizarre, parfaitement le genre de choses qui attisent ma curiosité. :3
Trauma Center
Il va falloir avoir le cœur bien accroché pour celui-là. Vous incarnez un chirurgien et vous devez réaliser … Oui, bah des opérations chirurgicales. Sortie sur Nintendo DS et Wii, ça fait partie de ces rares jeux qui a un concept qui ne fonctionne qu’avec les fonctions tactiles de la DS ou des mouvements de la Wiimote. Bon, on ne va pas se mentir, l’épisode DS est bien mieux que celui sur Wii. Faire une incision précise avec une Wiimote … Bonne chance. ^^
À mon humble avis, ce choix est le bon
Je n’ai vraiment pas envie de vous lâcher en fait haha. Promis, c’est le dernier écart que je ferais.
J’ai commencé à jouer à Persona 4 grâce à l’abonnement Humble Choice. Il s’agit d’un service d’abonnement comme le Game Pass de Microsoft, sauf qu’il a beaucoup plus d’avantages :
- Les jeux sont fournis via des clefs Steam, les jeux vous « appartiennent » définitivement même si vous arrêtez votre abonnement
- Une partie de votre abonnement est reversé à des associations caritatives
- Vous avez une réduction sur tous les jeux présents sur Humble Bundle
- Humble Bundle ne fait pas que des jeux, la réduction s’applique également sur les livres et les logiciels de la boutique en ligne
- Ils s’engagent à reverser une plus grosse part des revenus aux développeurs
Alors oui, il n’y aura pas les jeux day one sur Humble Choice, mais honnêtement, il y a tellement de bons jeux à faire aujourd’hui qu’il y a vraiment du bon à être un joueur patient 😉