Ceci est une retranscription écrite de mes coups de cœur de l’émission BLive du 11 janvier diffusée toutes les deux semaines le samedi sur BlueWave (à 1 heure et 6 minutes).
J’ai pris mes meilleurs chaussures, j’ai un casse-croute dans mon sac et un kit de premier secours. On ne sais jamais, ça peut servir. Hop, le sac dans la voiture et on y va. J’ai un boulot dans une forêt aux confins de l’univers.
Fuir la réalité
J’me présente, je m’appelle Henry et cela fait presque 15 ans que j’ai rencontré Julia. J’ai beau l’aimé de tout mon cœur, je ne peux plus être auprès d’elle. Elle ne me reconnais plus, je suis devenu un étranger pour elle, comme pour tout le monde à vrai dire. Ses parents ne veulent plus me voir non plus.
Je pourrais me battre, essayer tant bien que mal d’être avec elle malgré la souffrance que cela fait d’être oublié, mais j’ai préféré fuir. J’ai trouvé un travail de garde forestier perdu au fin fond des États-Unis, dans l’état voisin du Wyoming.
Personne ne me trouvera ici ; et c’est bien ma volonté. Oublier et être oublié. Perdu au milieu de ces arbres, bordés de toutes par par des montagnes et ravins, je vais passer les prochains mois à surveiller les départs de feu.
J’arrive à l’endroit que l’on m’a indiqué. J’ai encore une dizaine de minutes de marche pour arriver à la tour d’observation. Assez de temps pour repenser une dernière fois au passé.
Enfin arrivé au poste d’observation. Il fait nuit. Je pose mon sac et j’entends une voix. Elle vient du talkie-walkie posé sur la table.
Je ne serais pas tout à fait seul finalement. Elle s’appelle Delilah. Elle m’informe que je ne suis pas le premier à venir ici pour fuir ses problèmes. Elle a une sacré personnalité. Elle est dans une autre tour plus loin. Je la vois à peine.
Demain, je commence mon nouveau boulot, ma première ronde en forêt. Cela ne va peut-être pas être aussi tranquille que je l’avais imaginé.
Bienvenue donc dans l’univers fabuleux des simulateurs de marche. Ce genre souvent moqué, pauvre en gameplay, mais si riche de narration. Comme son nom l’indique, les « walking simulator » sont des jeux donc la principale activité sera de marcher. Parfois escalader, sauter d’une corniche à une autre ou ramasser des objets, mais jamais ils ne mettront en avant vos réflexes ou vos compétences à faire des quarts de cercles parfaits.
Ce qui prime ici, c’est l’histoire et les choix que vous y ferez. Même si la fin est la même quelle que soit vos décisions, elle ne sera pas teintée de la même façon ; car ici, ce n’est pas le but qui importe, mais le voyage.
Guidé par une carte et une boussole, les seules aptitudes qui vous serons utiles seront un bon sens de l’orientation, savoir lire vos équipements et quelques neurones pour trouver là où il faudra vous rendre ensuite.
La petite histoire que je viens de vous compter est le début de Firewatch, unique jeu sorti en 2016 du studio Campo Santo et édité par Panic, un éditeur de logiciels macOS très réputé pour leur qualité (et leur prix ouch) avec quelques autres jeux à leur tableau de chasse comme le très con Untitled Goose Game.
Firewatch est un jeu très chill qui se fini en une dizaine d’heures avec une excellente bande son, sorti à peu près n’importe où, le tout pour une vingtaine d’euros.
Fuir pour sa vie
Je me réveille groggy, ne sachant pas trop où je suis. Je suis en combinaison, tout est jaune et poussiéreux autour de moi. Je me souviens qu’on était dans le Dragonfly, un petit vaisseau spatial dédié aux recherches scientifiques, mais plus rien après cela.
Je suis d’ailleurs moi-même biologiste, je m’appelle Yashna et je ne devrais pas être sur cette planète. Mon rôle est d’analyser les échantillons que l’équipage retourne, pas d’y faire les fouilles.
Du calme. Analysons la situation. J’ai toujours mon sac à dos, regardons si le récepteur pour communiquer avec le vaisseau est opérationnel … Arg, cassé. Pour autant, j’ai réussi à entendre des bribes de la voie du capitaine quelques secondes. Peut-être que le micro fonctionne toujours ?
De toute manière, il faut bouger … Et se dépêcher. Car dans quelques jours, l’Invincible, le vaisseau mère d’une faction rivale viendra et il se pourrait qu’on déclenche une véritable guerre politique s’ils nous trouvent sur cette planète.
Parce que cela à beau ressembler à un désert à première vu, nos radars ont détecté qu’il y a de l’eau ainsi que des formes de vies présentes ici ! Si nous sommes les premiers à découvrir les secrets de ce gros caillou, on pourrait avoir un avantage non négligeable contre l’Alliance.
Et hop, on s’arrête déjà. The Invicible marche dans les pas de Firewatch (lol) en reprenant son gameplay, mais pas son ambiance. Là où Firewatch était une petite promenade de santé, The Invicible pose une ambiance bien plus stressante et nerveuse.
On est sur une planète inconnu, avec des ressources limités, des dangers à chaque rebords de la route avec la peur que si l’on trébuche, personne ne pourra venir nous secourir.
De nombreux mystères viendront parsemés l’aventure et ce sera à vous de décider quand cela sera trop pour vous. En effet, contrairement à Firewatch, le jeu va à plusieurs moments vous proposer de rentrer sur le Dragonfly. Il n’appartiendra qu’à vous de savoir si vous resterez jusqu’au dernier moment, jusqu’à l’Invincible.
The Invicible est sorti fin 2023 par le studio polonais Starward Industries et publié par 11 Bits Studio, développeur des populaires Frostpunk. The Invicible est l’adaptation en jeu vidéo du roman de science-fiction du même nom de Stanisław Lem écrit en 1963.
Si vous n’avez pas froid aux yeux, il est disponible sur Xbox, PS5, Steam et Humble Bundle pour 30€.